Thierry Oppikofer , journaliste, co-fondateur et président du Cosunam en 1990

 Année 2000 – Dix ans après la création du Cosunam – Une bien longue décennie

Dix ans, ce n’est pas rien. La décennie qui s’achève a vu s’écrouler les derniers bastions du stalinisme à l’Est, s’effriter la dictature nord-coréenne, se déclencher des guerres arabiques et africaines. Le régime vietnamien, pour sa part, a poursuivi avec obstination sa triste trajectoire: l’économie ne tient pas ses promesses, la répression est encore présente, la corruption règne en maîtresse absolue et les vieillards de Hanoi s’accrochent désespérément au pouvoir.

Mais, grâce à l’Alliance Vietnam Liberté, fédérant les mouvements épars de la Résistance vietnamienne, l’espoir n’est pas mort. En 1990, un groupe de Vietnamiens et de Suisses prenait l’initiative de créer le Comité Suisse-Vietnam pour la Liberté et la Démocratie (COSUNAM), afin d’appuyer les efforts de l’AVL et de sensibiliser les Autorités helvétiques aux réalités de ce pays de culture plurimillénaire soumis à l’horreur du Parti unique. Peu à peu, d’autres Comités nous ont emboîté le pas, au Canada, en Allemagne, en Belgique, en France… Il était temps: avec la mode des investissements dans les pays émergents et celle du tourisme au bord du Mékong, les despotes communistes allaient trouver un terrain de plus en plus favorable pour alimenter leurs caisses noires et satisfaire leur cupidité, tout en alimentant leur propagande. D’ailleurs, on trouve encore des naïfs – car à ce stade, comment les définir autrement? – pour parler de l’“ouverture” du régime, de la nécessité de coopérer avec lui, etc. Ce sont les mêmes théories qui ont proliféré à l’égard de tous les totalitarismes, tout au long du XXe siècle.

Le COSUNAM, reçu par le Gouvernement suisse, organisant des manifestations de rue, participant aux campagnes en faveur de la libéralisation du régime, a obtenu de beaux succès. Ici, c’était le Maire de Genève, notre grand ami Michel Rossetti, qui exprimait ses critiques à l’ambassadeur du Vietnam près l’ONU-Genève et invitait officiellement le dissident Ha Si Phu à visiter la Cité de Calvin. Là, c’était le Président de la Confédération, Arnold Koller, qui évoquait les droits de l’homme lors du Sommet francophone de Hanoi – en faisant trembler d’indignation les momies du Comité central. Là encore, c’étaient des dizaines de personnalités suisses qui signaient des pétitions ou des appels à la libération des prisonniers politiques. Les fêtes du Têt organisées par notre Comité sont devenus le point de ralliement des forces vives de l’opposition pacifique à la férule des séides de Ho Chi-Minh.

Cependant, ce dixième anniversaire ne doit pas nous faire oublier que notre mission n’est pas achevée. Laissons les crédules et les cyniques parler de dialogue avec Hanoi, laissons les puissances occidentales faire la courbette aux dictateurs vietnamiens (à l’image de l’indigne spectacle offert par M. Chirac cet été), et concentrons nos efforts pour obtenir qu’à l’instar de celle du Tibet, la cause du Vietnam libre soit présente à l’esprit des citoyennes et des citoyens, ainsi qu’à celui des politiciens honnêtes. Puisse le quinzième anniversaire du COSUNAM être fêté à Saigon ou à Hanoi, dans un Vietnam libre, prospère et heureux!

Thierry Oppikofer
Président du COSUNAM / Juillet 2000

 

Trois exemplaires de COSUNAM EXPRESS des premières années du Comité

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Cosunam Express LI No.18 décembre 2006 copie

Cosunam Express No.14 – Décembre 2002

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