Lettre à Pham Doan Trang, 47 ans, journaliste et écrivaine.
Chère Phạm Đoan Trang,
A ce jour, nous n’avons jamais eu le privilège de vous rencontrer. Par contre, nous avons eu la chance de rencontrer votre mère Mme Thien Can lorsqu’elle a pu venir en Suisse pour recevoir en votre nom le grand prix Martin Ennals de la Ville de Genève en juin 2022 .

Les membres du Cosunam à Genève avec Mme Thien Cam , la mère de Pham Doan Trang en juin 2022
Nous suivons avec beaucoup d’intérêt l’espace médiatique de valeur que vous avez contribué à bâtir — Legal Initiatives for Vietnam et The Vietnamese Magazine. Les articles y sont pertinents et constructifs,
Ce mois-ci, Svenska PEN vous a décerné le Prix Tucholsky 2025 pour votre « combat inlassable en faveur de la liberté d’expression et de la démocratie au Vietnam ». Le monde vous honore comme écrivaine et défenseur des droits humains alors que le régime vietnamien vous enferme comme une criminelle depuis ….
Votre véritable “crime” a été de promouvoir la notion du Droit et d’avoir voulu instruire plutôt que renverser. Par vos livres, vous avez donné aux Vietnamiens les mots et les concepts pour comprendre leur système politique. Pour cela, l’État vous a condamnée à neuf ans de prison en 2020.
Nous avons lu vos récits des violences, de la surveillance constante, de votre refus de l’exil malgré les menaces.
« Je ne veux pas la liberté pour moi seule ; ce serait trop facile. Je veux quelque chose de plus grand : la liberté pour le Vietnam. »
Ils vous ont enfermée, mais ils n’ont pas pu confisquer vos idées. Les éditions indépendantes Luật Khoa, The Vietnamese Magazine et Legal Initiatives for Vietnam poursuivent aujourd’hui l’œuvre que vous avez initiée — celle d’un journalisme indépendant et d’une société plus juste.
Les distinctions internationales sont précieuses, mais elles resteront creuses sans un appel persistant à votre libération. Nous essayons d’apporter notre contribution et espérons vous voir libre dans un nouveau et meilleur Vietnam.



