Message de Rolin Wavre
Président du Cosunam, député du Canton de Genève

 

Au moment de vous envoyer les meilleurs voeux du Cosunam pour l’année du Rat 2020, l’humeur n’est pas vraiment à l’optimisme sur le plan mondial. Le drame du village de Dong Tâm et la mort brutale de son représentant Lê Dinh Kinh nous ramène une fois de plus à la réalité du Vietnam ( voir notre article ci-dessous ). Les atteintes aux droits humains sont constantes, l’évolution de la Chine, notamment dans ses relations avec Hong Kong et ses démocrates, n’est pas réjouissante. Un grand frère qui file du mauvais coton sur le plan humain. Visiblement, l’économie et la puissance prennent le pas sur le respect de la liberté des citoyens. Logiquement, le Vietnam communiste suit l’exemple et envisage même à verrouiller l’internet. Espérons que la créativité et l’obstination des Vietnamiens empêchera les autorités d’y parvenir.

Il y a tout de même quelques lueurs d’espoir. L’Union européenne semble vouloir tenir un langage plus ferme sur les violations des droits humains, y compris avec le Vietnam. Entre Donald, Xi et Boris, il faut bien que la vieille Europe exprime quelques valeurs.

Sur un autre plan, nous venons d’apprendre que Tran Thi Nga, détenue depuis 2017, exemple de détermination pour tous les défenseurs des droits humains, a enfin été libérée et pourrait vivre enfin une vie en liberté, mais loin de son pays. Nous savons par tous les témoignages que nous ont apporté les anciens détenus d’opinion expulsés par les autorités vietnamiennes que c’est aussi un déchirement que de quitter son pays contre sa volonté, forcé par un choix impossible. La prison ou l’exil.

Comme il le fait depuis 30 ans, le Comité Suisse-Vietnam et tous ses amis en Suisse, au Vietnam et ailleurs seront avec eux et avec leurs familles.

 


Liberté et exil pour la dissidente

Tran Thi Nga

 

TTT et police

Tran thi Nga, femme activiste et engagée, emprisonnée depuis 2017, Lauréate du Prix vietnamien des Droits de l’homme 2018, libérée et expulsée du Vietnam en 2020.

La prisonnière de conscience Tran Thi Nga a été libérée après 3 ans de dure détention et expulsée aux Etats-Unis le 10 janvier 2020.
Figure de proue des manifestations au Vietnam notamment lors de la catastrophe environnementale des côtes vietnamiennes en 2016 par Formosa Plastics, elle avait reçu deux prix des organisations des Droits de l’homme.
Le Cosunam avait entrepris de nombreuses actions en 2018 et 2019 en sa faveur dont une pétition suisse initiée par Anne-Marie von Arx ainsi que de nombreux court-métrages d’informations pour dénoncer publiquement sa détention injuste et réclamer sa mise en liberté.

Cliquez pour visionner la video “Femmes engagées du Vietnam “

https://www.youtube.com/watch?v=CTLDKDuwq7s

Voir aussi notre site www.cosunam.ch

 

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Exil et liberté avec sa famille


 

Après la catastrophe environnementale de Formosa, le saccage du quartier de Vuon Rau Lôc Hung, voici un nouveau drame de violence contre la société civile

 

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L’assaut sanglant de Dông Tâm

Quand la terre est la propriété « du peuple tout entier » et l’Etat son représentant.

L’âme de la résistance paysanne et le patriarche de 80 ans du village de Dong Tâm, Lê Dinh Kinh, a été tué à son domicile de deux balles dans la tête dans la nuit du jeudi 9 janvier lors des affrontements pour le contrôle de terres que se disputent la population locale et les militaires du régime vietnamien.

Les villageois contestent depuis plusieurs années la légalité de la confiscation de ces terrains de 90 hectares entourant l’aéroport de Mieu Mon (Nord), près de Hanoi. Les affrontements, événement rare dans ce pays communiste, ont éclaté jeudi au petit matin lorsqu’un millier de membres des forces spéciales de la police ont fait irruption dans le village de Dong Tâm . Selon un communiqué du ministère de la Sécurité publique, ” les forces de l’ordre se seraient heurtés à des habitants munis de grenades, de cocktails Molotov et de couteaux»,  « le désordre a conduit à la mort de 4 personnes, dont 3 policiers» ajoute le communiqué, précisant que d’autres villageois ont été «arrêtés pour violation grave de la loi».

Toutes les communications téléphoniques privées et le réseau internet sur place ont été pratiquement interrompus ou brouillés pendant cette brutale intervention policière.

Il n’a pas été ainsi possible dans l’immédiat de confirmer le bilan ou de vérifier cette version unilatérale et bien préparée des événements diffusés par les autorités, information qui a été relayée à une vitesse inhabituelle dans un pays où le secret permanent et le contrôle systématique l’emportent normalement sur la transparence.

 

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Le village de DONG TÂM, à 03 heures du matin, complètement isolé et encerclé

Mais une vidéo largement diffusée sur Facebook par un militant sur les lieux semblait montrer des coups de feu autour du village à l’aube, alors que plusieurs camions des forces de l’ordre transportant des centaines de policiers armés cernaient les maisons. L’ONG Human Rights Watch a exhorté le Vietnam à ouvrir une enquête et à fournir un accès libre au site à des observateurs indépendants, comme des journalistes, des diplomates et des fonctionnaires de l’ONU.

La violence de la résistance des habitants de Dong Tâm face à la confiscation d’un terrain du village souligne l’importance actuelle de la question foncière pour la société vietnamienne où l’agriculture tient encore une très large part. Dans la dernière version de la loi foncière vietnamienne, qui date de 2013, il est affirmé dès le premier chapitre que la terre est la propriété « du peuple tout entier » et l’Etat son représentant. Les milliers de citoyens expropriés illégalement, brutalement et sans compensation à ce jour en sont déjà les victimes.

Remerciements familles PdC

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