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Le combat
des militants vietnamiens pour la démocratie passe par
Genève |
De gauche à droite , M.Ngô Duy
Quyên (époux de l'avocate Lê Thi Công Nhân), Mme Anne-Marie
von Arx, Mme NguyênThi Nga (épouse de l'écrivain Nguyên Xuân
Nghia) et M.Rolin Wavre.
Alors qu’ils
étaient de retour dans leur pays, lundi 30 mars dernier,
Madame Nguyên Thi Nga et Monsieur Ngô Duy Quyên ont été
retenus à l’aéroport de Hanoï pendant cinq heures pour des
interrogatoires policiers. Nguyên Thi Nga est l’épouse de
l’écrivain bouddhiste Nguyên Xuân Nghia. Ngô Duy Quyên, lui,
est l’époux de l’avocate catholique Lê Thi Công Nhân.
Tous les deux
étaient invités, la semaine dernière, à Oslo, à Genève puis à
Paris, pour témoigner de la situation des défenseurs des
Droits de l’homme au Vietnam.
« La police
les a ensuite ramenés manu militari directement chez eux, même
Madame Nga qui habite à Haïphong, à 300 km d’Hanoï. Et ce
pour éviter qu’ils ne rencontrent la délégation de militants
et de parents venue les accueillir à l’aéroport »,
explique Michel Trân Duc, une des personnes qui se sont
occupées de l’organisation de leur périple en
Europe.
Emouvantes retrouvailles
Dans la capitale
norvégienne, Nguyên Thi Nga s’était vue remettre le
22 mars le prix de la Liberté d’expression décerné à son
mari par l’Association des auteurs norvégiens.
À Genève, après
une entrevue avec M. Rory Mungoven, le responsable du
Haut-Commissariat aux droits de l’homme (Région Asie
Pacifique) au palais Wilson, les deux militants vietnamiens
ont été reçus le 23 mars par les conseillers administratifs du
Grand-Saconnex, Elizabeth Boehler et Jean-Marc Comte.
L’occasion pour
eux de retrouver aussi sur place avec une grande émotion la
députée Anne-Marie von Arx-Vernon et le conseiller communal
Rolin Wavre qui s’étaient rendus au Vietnam en 2010 et 2012
pour les rencontrer. Ces deux personnalités politiques
s’étaient beaucoup mobilisées pour que les dissidents
emprisonnés reçoivent en prison les soins médicaux nécessaires
et des conditions d’hygiène minimales.
À Paris, les deux
Vietnamiens ont rencontré Mme Geneviève Garrigos, présidente
d’Amnesty International France, puis Mme Nathalie
Muller-Sarallier de l’ONG Avocats sans Frontières qui s’est
également beaucoup mobilisée pour soutenir sa consoeur
vietnamienne Lê Thi Công Nhân.
Régulièrement harcelés par les
autorités vietnamiennes
L’écrivain
bouddhiste Nguyên Xuân Nghia, 65 ans, est l’un des
leaders du mouvement « 8406 », une coalition de
partis et de groupes politiques fondée en 2006 et qui plaide
pour des réformes démocratiques au Vietnam. Arrêté en
septembre 2008 et condamné à six ans de prison pour avoir
organisé des manifestations pacifiques contre la Chine, Nguyên
Xuân Nghia a fini de purger sa peine de prison en
septembre 2014 mais il reste sous le coup d’une
assignation à résidence jusqu’en 2020.
Quant à l’avocate
catholique Lê Thi Công Nhân, 35 ans, elle avait été
arrêtée en février 2007 puis condamnée à quatre ans de
prison pour « propagande contre l’État ». Depuis sa
sortie de prison en 2010, elle continue, avec son époux, de
militer pour les droits de l’homme. Son assignation à
résidence devait prendre fin août 2013, mais la Sécurité
publique a attendu plus d’un an avant de lui remettre les
papiers l’autorisant à circuler librement et sa
famille.
Dans leurs
entrevues lors de ce périple européen, les militants ont
dénoncé les méthodes policières insidieuses employées contre
les membres de leur famille en guise de représailles (par ex.
interdiction d’avoir un certificat de travail en cas de
licenciement ou de changement, obstruction systématique pour
les études universitaires des
enfants). |
Les deux
militants entourés des deux Conseillers administratifs du
Grand-Saconnex
Mme
Elizabeth Boehler et M.Jean-Marc Comte
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