---

Le mot du président

Boat-people, démocratie et droits humains

Rolin Wavre

Le 13 juin 2015, nous avons commémoré avec chaleur et avec un immense respect le 40ème anniversaire de l’exil des boat people vietnamiens. Au Grand-Saconnex s’étaient réunies des délégations venues de toute l’Europe. Ce fut un signe fort tant pour la Communauté vietnamienne que pour la Suisse. Ceux qui ont vécu cette tragédie sont souvent cités en exemple d’intégration dans leur pays d’accueil. Avec la Suisse, ils partagent de nombreuses valeurs telles que le travail, le respect des individus et des traditions. C’est d’autant plus remarquable que les Vietnamiens en exil ont su cultiver aussi la connaissance et l’amour de leur culture d’origine, même chez de nombreux jeunes.

Cette célébration avait une signification particulière pour moi : comme délégué du Comité international de la Croix-Rouge pendant 18 années, de 1989 à 2006,  j’ai pu vivre de très près des situations où des personnes étaient forcées de fuir un régime dictatorial ou un conflit armé. Je sais à quel point il est difficile de devoir tout quitter ou de voir sa famille menacée. Une vie qui bascule et qui, parfois, retrouve son équilibre ailleurs.

La tragédie des migrants ne peut laisser personne indifférent 

La crise des migrants a pris une nouvelle dimension cet été en Europe. La plupart de ceux qui voulaient venir sur notre continent étaient auparavant des migrants économiques, une situation très différente de ce qu’avaient vécu le million de Vietnamiens fuyant la dictature communiste. Mais ceux qui arrivent actuellement, en particulier de Syrie, ont connu une guerre ouverte et très cruelle depuis 4 ans. Cette situation ne peut laisser personne indifférent.

Pour revenir à la question du Vietnam, nous, au Cosunam, sommes très préoccupés par le sort des opposants politiques à l’intérieur du pays, et en particulier ceux qui sont détenus, après des procès arbitraires et bâclés. Le plus souvent, ils n’ont fait qu’exprimer leur opinion, ce qui fait partie de la liberté d’expression. Nous allons continuer à faire pression sur les autorités, avec nos moyens limités, pour qu’elles modifient leur attitude. Les gouvernements occidentaux  ne doivent pas se laisser abuser par la propagande du gouvernement actuel qui mise tout sur les progrès économiques pour cacher une situation catastrophique dans le domaine des droits humains.

Œuvrer plus efficacement à Berne

Au niveau de la Confédération Helvétique, j’ai décidé de porter haut et fort mes convictions politiques à Berne en me présentant à l’élection pour le Conseil National (notre Parlement national) qui auront lieu le 18 octobre prochain à Genève et dans tout le pays.

En plus de nos priorités de citoyens de Suisse dont vous, chers Vietnamiens, faites intégralement  partie,  j’espère ainsi pouvoir œuvrer plus efficacement encore en faveur de la démocratie et des droits humains en Suisse et dans le monde. Et témoigner de notre solidarité avec les détenus politiques et avec tous ceux qui se battent courageusement sur  place. Ils doivent sentir qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils ne seront jamais seuls.

 

---

Leur odyssée en mer avaient ému la Suisse dans les années 70

Migrants : retour sur l'épisode tragique des boat-people vietnamiens 

Des bateaux chargés de réfugiés poussés à l'exil: les images actuelles rappellent celles des boat-people vietnamiens qui ont fui le régime communiste par la mer à partir de 1975.  Histoire des boat-people vietnamiens ( Edition COSUNAM 2005)      Télécharger

Témoignage de Minh Son Nguyen, ancien boat-people à 10 ans, devenu avocat et professeur de droit aux Universités de Neuchâtel et de Lausanne, avec l'analyse de François Guillemot, historien au CNRS, spécialiste du Vietnam / FORUM Radio Télévision Suisse du 15 septembre 2015     Télécharger

Les réfugiés politiques vietnamiens des années 70-80 et leurs descendants ont pu trouver en Suisse un espace de paix, 

de liberté et de démocratie.