Message du président

Depuis le 10 juin dernier, on sait, beaucoup de Vietnamiens savent qu’ils peuvent descendre dans la rue pour manifester leur opposition au gouvernement. Avant, ils n’osaient le faire que très rarement, par exemple suite à la catastrophique pollution causée par l’entreprise Taïwanaise Formosa au printemps 2016. Certains en ont payé le prix, parce que les autorités réagissent comme toujours par la force, l’intimidation, la menace. Toujours arbitraire. La Constitution du pays est mise en scène, elle qui ne reconnaît que le Parti communiste, parti unique. Le Code pénal est tordu pour protéger les intérêts d’une minorité de caciques au pouvoir : toute manifestation contre la politique du gouvernement est ainsi qualifiée de « tentative de renverser le gouvernement ».

Le Cosunam en appelle aux autorités vietnamiennes pour qu’elles cessent une politique qui va leur exploser à la figure parce que la population semble prête à descendre massivement dans les rues à nouveau. La grève de la faim du prisonnier de conscience Tran Huynh Duy Thuc (voir article ci-dessous) et ses conséquences pourraient être le prochain détonateur.

Nous en appelons aussi aux Etats qui sont attachés à la démocratie et à la défense des droits humains : ils ne peuvent plus seulement compter sur une diplomatie discrète dont on a de la peine à mesurer l’efficacité. Il s’agit maintenant de prendre des positions plus courageuses, sous peine de rester dans la mémoire du peuple vietnamien et au yeux de l’histoire, comme les amis, voire les soutiens passifs d’un régime qui opprime la plus grande partie de ses 90 millions de citoyens. »

Rolin Wavre, Député de Genève

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 Liberez Tran Huynh Duy Thuc

Une image, une parole, un jeûne pour le prisonnier de conscience

Dans notre précédente édition de juillet , nous avions évoqué le dossier particulier de Tran Huynh Duy Thuc, 52 ans, incarcéré depuis 2010. En l'espace de 2 mois, son cas est devenu dramatique.  Sa famille vient de lancer un vibrant appel à la solidarité internationale. Selon les dernières informations, Tran Huynh Duy Thuc a entamé une grève de la faim depuis le 14 août. Depuis le début de son incarcération il y a 8 ans, Tran Huynh Duy Thuc refuse de reconnaitre les accusations de " tentative de renverser le gouvernement" afin de bénéficier d'une grâce pénitentiaire. Il attire l'attention publique sur le fait qu'ayant déjà dépassé les 5 ans de détention prévus par l'article 109 de la nouvelle loi pénitentiaire du Vietnam, il aurait dû être déjà libéré.

Sur les réseaux sociaux du Vietnam et dans le monde, une chaîne de solidarité extraordinaire s'est constituée au sein de ses proches et de ses sympathisants pour le soutenir moralement : une image, une lettre, une publication sur les réseaux sociaux et si possible un jour de jeûne.

Après les manifestations monstres au Vietnam le 10 juin dernier qui ont forcées le régime à reporter sine die l'entrée de la loi sur les concessions économiques à la Chine, Tran Huynh Duy Thuc est devenu le symbole de la lutte contre la dictature de Hanoi.

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Après nos actions en faveur de Dang Xuân Diêu

et Nguyen Van Dai

FREE TRAN HUYNH DUY THUC

https://www.facebook.com/tranhuynhduythuc/

Par une image, un selfie à sa famille, une publication

sur FaceBook ou votre blog, une lettre ou un jour de jeûne,

vous marquez votre solidarité,

votre contribution à sa libération.

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Un aperçu de la violence du régime vietnamien avec ses opposants, dissidents politiques ou anciens cadres déchus

Bon retour à Hanoi ou l'affaire Trinh xuân Thanh

Le 23 juillet 2017, Trinh Xuân Thanh, ancien cadre du Parti communiste, se promène paisiblement au célèbre parc zoologique de Berlin. En compagnie de sa maîtresse qui vient d'arriver du Vietnam, il révise l'examen qui doit décider le lendemain de son statut de réfugié.


Depuis quelque temps, à l'exemple de l'ancien consul du Vietnam à Genève Dang Xuong Hung qui a obtenu l'asile en Suisse, les défections se multiplient parmi les dignitaires du régime de Hanoï. Trinh Xuân Thanh, lui aussi, a préféré prendre le large avec femme et enfants en 2016 et rejoindre l'Allemagne où il a séjourné pendant quelque temps. Lorsque le Gouvernement vietnamien porte plainte contre lui pour corruption et sollicite son extradition, il prend peur et demande l'asile politique, entrant dans une semi-clandestinité avec sa famille.

Sa maîtresse est la fille d'un dignitaire du régime et elle le rejoint à Berlin en juillet 2017. Elle a probablement été suivie depuis le Vietnam, car plusieurs hommes entourent le couple et le forcent à monter dans un bus VW. La jeune femme renâcle, hurle, ameute les passants, se débat au point de se faire casser un bras. Les témoins relèvent le numéro d'immatriculation du bus qui a été loué par un complice vietnamien d'un bureau de change de Prague, qui se dirige vers l'ambassade vietnamienne à Berlin.

Rober Kalinak, ministre slovaque, affirmerait avoir été berné par Tô Lâm, son homologue vietnamien.

Au moins un général Duong Minh Hung , commandant du-dit Bureau N°1 et d'autres officiers supérieurs arrivés du Vietnam quelques jours avant pour superviser l'opération rejoignent le groupe, qui prend la route pour Bratislava, où doit se tenir trois jours plus tard une réunion des ministres de la sécurité slovaque et vietnamien. Tô Lâm, le Ministre Vietnamien, membre du Bureau Politique du Parti Communiste Vietamien, écourte la réunion dès l'arrivée de ses hommes et demande à son homologue slovaque Robert Kalinak de pouvoir rentrer plus tôt que prévu sur Moscou, à bord de l'Airbus A319 officiel slovaque qui a été mis à sa disposition.

Douze personnes montent dans l'appareil, en passant par le salon VIP, munis de passeports diplomatiques, dont le ministre Tô Lâm et le général vietnamien Duong Minh Hung qui a mené toute l'opération sur place. Ainsi que Trinh Xuân Thanh, drogué et à moitié inconscient (selon des témoins de la sécurité de l’aéroport) sous un faux nom, son passeport étant resté à Berlin. Le président slovaque présentera plus tard ses excuses à l'Allemagne, affirmant que son ministre avait été berné et promettant une enquête détaillée. Une crise gouvernementale s'ensuit impliquant d'autres haut responsables et Robert Kalinak, lequel a démissionné entre-temps.

A Moscou Domodedovo, le groupe monte dans le vol régulier de Vietnam Airlines qui décolle à 19h pour Hanoi. Le surlendemain, Trinh Xuân Thanh réapparait à la télévision d'Etat vietnamienne, fatigué et meurtri, déclarant être rentré de son propre gré au Vietnam pour assumer son détournement des fonds publics.
Ce que son épouse, restée en Allemagne avec ses enfants, dément fermement. Mais au procès d'instruction qui s'ouvre à Berlin, elle hésite à témoigner devant les employés de l'ambassade vietnamienne présents dans la salle, craignant des représailles sur son mari et sa famille au pays.

Le contre-espionnage allemand est d'autant plus remonté que l'un des officiers de sécurité vietnamiens Quang Dung Vu venu coordonner l'enlèvement avait bénéficié d'un stage de formation d'un an en Allemagne. L'enquête est minutieuse. Les GPS des voitures de location livrent le détail jour par jour des parcours et des arrêts, permettant de remonter la piste jusqu'au Ministre de l'intérieur vietnamien Tô Lâm.

Ancien responsable de la société des pétroles d' Etat, Trinh Xuân Thanh est accusé de détournement de fonds. De tendance libérale, il faisait partie du courant pro-occidental, mis en minorité par les pro-chinois, lors du congrès du Parti communiste vietnamien de 2016. Les libéraux sont alors purgés, exclus de toutes les instances dirigeantes par le secrétaire général, Nguyen Phu Trong. Qui s'empresse de louer à la Chine plusieurs îles contestées, ce qui déclenche des manifestations violentes, dans tout le pays.

Mais comme l'exclusion ne suffit plus à contenir l'opposition au sein du parti, on déferre en justice les anciens leaders " pro-occidentaux", comme Trinh Xuan Thanh, désignés responsables de la corruption omniprésente. Ce qui sert surtout à légitimer l'élimination des opposants, car les plus corrompus sont en réalité encore au sommet de la hiérarchie du parti. Et pour être sûr que le message soit entendu et compris, y compris par ceux qui penseraient pouvoir se sauver, on enlève l'un de ceux qui avaient fui en occident !

Terminons provisoirement ce récit en informant que Trinh Xuan Thanh, après son rapatriement forcé, a été condamné à deux fois l'emprisonnement à perpétuité et que, ironie du sort, sa demande d'asile politique a été acceptée entre-temps par l'Allemagne.


Résumé et extraits de l'article "COMPLOTS " par Philippe Souaille

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Le rapport du gouvernement vietnamien pour l’Examen Périodique Universel dissimule les graves violations des droits de l’Homme

(Paris) Le projet de rapport préparé par le gouvernement vietnamien pour son prochain Examen Périodique Universel (EPU) dissimule les graves violations des droits humains et désinforme de manière délibérée la communauté internationale, ont déclaré aujourd’hui la FIDH et son affilié, le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (VCHR). Le troisième EPU du Vietnam doit avoir lieu le 22 janvier 2019 devant l’ONU, à Genève en Suisse.

Selon la FIDH, « Dans sa forme actuelle, le rapport du gouvernement pour l’EPU révèle l’incapacité de Hanoi de reconnaître les problèmes des droits humains et son manque de volonté politique à les régler. Le gouvernement devrait prendre en considération toutes les informations fournies par la société civile, en particulier au regard de la situation effroyable des principaux droits civils et politiques, et garantir que son rapport pour l’EPU reflète leurs préoccupations ».

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Amnesty International et la FHID sont

interdits d'entrée au Vietnam

Deux responsables d'ONG se sont vu refuser l'entrée au Vietnam où ils devaient assister à un forum économique régional WEF World Economic Forum de l'ASEAN, a-t-on appris lundi auprès de ces organisations alors que le régime tente de faire taire toute voix critique.

Debbie Stothard, secrétaire générale de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), a été retenue pendant quinze heures à l'aéroport de Hanoï avant d'être renvoyée ce lundi vers la Malaisie, a fait savoir l'organisation.

«L'accusation absurde selon laquelle elle représente une menace pour la sécurité nationale vietnamienne illustre bien l'environnement répressif auquel les défenseurs des droits de l'homme sont confrontés quotidiennement» dans ce pays, a déclaré à l'AFP Andrea Giorgetta, directeur du bureau Asie de la FIDH.

Le directeur général des opérations mondiales d'Amnesty International Minar Pimple,  s'est, pour sa part, vu refuser l'octroi d'un visa, selon l'ONG.

«Nous condamnons cette décision d'étouffer le débat (qui) se produit à un moment où la liberté d'expression est gravement menacée au Vietnam», a souligné le secrétaire général d'Amnesty, Kumi Naidoo.

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