Instaurés par l’Organisation des Nations unies, la Journée Internationale de la Démocratie et l'Examen Périodique Universel (UPR) ont pour but d’encourager les gouvernements du monde à renforcer et consolider les principes de liberté et de démocratie. L‘UPR va plus loin puisqu’il prévoit un examen du respect des Droits humains par l’ensemble de la communauté internationale. Ce but est tout à fait louable et nécessaire dans les pays où la démocratie existe déjà et où elle pourrait être menacée par la montée des extrémismes de tous bords. L’examen des droits démocratiques et de certaines libertés pourrait aussi être utile aux Etats-Unis ou à certains pays européens.
Malheureusement, dans de trop nombreux États, , on en est loin ! Ainsi en Chine, en Corée du Nord et au Vietnam, il ne s’agit pas de renforcer et consolider la démocratie. Il s’agit surtout de se battre pour l'obtenir.
Quatre ans après l'UPR de 2014, la démocratie et les droits de l'homme ont reculé au Vietnam
Au Vietnam, un seul parti politique, le parti communiste en l’occurrence, a droit d’existence et de gouvernance. Comment la démocratie pourrait-elle-même faire ses premiers progrès s’il n’y a pas de pluralisme politique et s’il n’y a pas d’élections libres ?
Au Vietnam, on trouve des centaines de médias, de télévisions, de radios et de journaux mais aucun d’entre eux n’est indépendant du pouvoir. Comment la démocratie pourrait-elle exister sans liberté de presse ?
Au Vietnam, les citoyens sont censés être libres d’exprimer leurs opinions. Mais ceux qui expriment ouvertement et réellement leurs opinions politiques sont harcelés, tabassés, arrêtés puis condamnés à de longues peines de prison et souvent expulsés du pays. Dans ces conditions, comment la démocratie pourrait-elle exister sans liberté d’expression ?
La démocratie ne peut exister sans le respect de ces libertés fondamentales. Citons également la liberté religieuse, la liberté syndicale, la liberté d’association, et tant d’autres libertés dont les citoyens vietnamiens sont privés par le régime communiste en place.
Les grandes victimes actuelles de la répression
Il suffit de regarder les exemples des courageux défenseurs de la liberté au Vietnam, actuellement emprisonnés pour de longues années.
Nous voulons citer Mme Tran Thi Nga, emprisonnée depuis 2017 et condamnée à une peine de 9 ans de prison, laissant ses deux jeunes enfants sans leur mère.
Nous voulons citer M. Le Dinh Luong, militant écologiste condamné à 20 ans de prison pour avoir manifesté contre la catastrophe environnementale causée par l’aciérie Formosa en 2016.
Nous voulons citer M. Tran Huynh Duy Thuc, brillant chef d’entreprise et militant démocrate, emprisonné depuis 2009 à 16 ans de prison.
Nous voulons citer M. Nguyen Trung Truc, condamné à 12 ans de prison pour avoir milité au sein du groupe "Fraternité pour la Démocratie".
Sans oublier des centaines d'autres citoyens emprisonnés.
Que ce soit sous la conduite de l'ancien président Tran Dai Quang (ex-chef de la police de sûreté) décédé récemment ou le futur nouveau président auto-proclamé Nguyen Phu Trong (actuel secrétaire général du PC), ces quelques cas illustrent la pire répression menée par le gouvernement vietnamien contre les dissidents depuis vingt ans. Une répression que dénonce le Cosunam et une coalition d’ONG internationales de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, Viêt Tân, Reporters sans frontières, ACAT, Lawyers for Lawyers, Media Legal Defence Initiative, entre autres.