Amnesty
accuse le Vietnam de museler le discours politique sur
l'internet
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HANOI, 26 nov (AFP) - Amnesty
International a accusé mercredi le gouvernement vietnamien de
brandir la sécurité nationale pour justifier le muselage de
l'internet et la répression à l'encontre de la dissidence
politique.
"Au Vietnam, presser
le bouton «envoi» peut avoir des conséquences très
sévères, dont l'emprisonnement pour des années et la mise
sous surveillance 24 heures sur 24 des amis et membres de sa
famille", indique l'organisation dans un rapport publié le
jour des discussions annuelles à Hanoi entre l'Union
européenne et le Vietnam sur les droits de l'Homme.
Depuis 2001, au moins dix personnes ont été
arrêtées pour avoir échangé des informations avec des
Vietnamiens de l'étranger et avoir formulé des critiques du
gouvernement ou du Parti communiste vietnamien (PCV).
Six d'entre elles ont déjà été
condamnées.
"Ces arrestations attestent de la
sensation de paranoïa à la tête du gouvernement qui se sent
menacé et craint une «évolution pacifique» qui pourrait
mettre en danger la suprématie du PCV", estime Amnesty.
Environ 2,5 millions de personnes ont accès
à l'internet au Vietnam. Mais de nombreux sites sont bloqués
et les gérants des cybercafés sont priés d'empêcher leurs
clients d'accéder aux informations "subversives et
pernicieuses".
Amnesty souligne le paradoxe entre la
volonté du régime de Hanoi de développer l'usage économique
de l'internet et en limiter l'impact politique.
"Le gouvernement vietnamien semble
refuser de reconnaître que l'internet ne peut être un outil de
développement que si le droit à la liberté d'expression et à
l'information sont respectés dans les textes et dans les
faits", ajoute l'organisation de défense des droits de
l'Homme.
ben/dla/bm eaf